Certains trésors surgissent lorsqu’on s’y attend le moins : c’est la conclusion de la belle aventure vécue par Luciano Faggiano et sa famille. Mais revenons d’abord un peu en arrière : tout avait commencé en 2001, à Lecce, dans la région italienne des Pouilles. Faggiano avait acheté une maison au 56 de la rue Ascanio Grandi, dans l’optique d’y ouvrir une trattoria au rez-de-chaussée. Mais tout a basculé quand, durant de banals travaux de plomberie, il a découvert un faux plancher, puis un autre sol fait de pierres médiévales, qui lui-même menait par un conduit à une tombe datant des Messapes, peuple ayant habité la région plusieurs siècles avant la naissance de Jésus.
Au départ la famille a gardé le silence, car la loi dans cette région interdit de creuser en deçà de 50 cm de profondeur sans autorisation ; mais les voisins se sont bien vite aperçu de leur étrange manège. Après un an, le futur restaurateur fut finalement autorisé à reprendre ses fouilles sous le contrôle d’un archéologue. Les découvertes s’enchaînent alors : une chambre utilisée pour stocker le grain dans la Rome antique, les fondations d’un couvent franciscain où les nonnes préparaient les corps des morts… Et surtout plus de cinq mille objets, dont la bague d’un évêque jésuite sertie de 33 diamants. Le vertige de l’histoire pourrait-on dire, car la maison repose sur différentes couches représentant toute l’histoire de la ville, des Messapes au Moyen-Age, en passant par les Romains et les Byzantins, Lecce ayant été à la croisée des invasions grecques, romaines ou ottomanes. Luciano Faggiano a donc renoncé à ouvrir son restaurant, créant à la place un musée où il expose ses trouvailles, et où les visiteurs peuvent descendre explorer les entrailles de la ville, qui est visiblement encore loin d’avoir livré tous ses secrets.